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Billet d’humeur n°6 - 20 octobre 2001

Le langage des rêves

C.G. JungInterprété ou pas, compris ou pas, le rêve agit, le rêve remplit sa fonction de régulation psychique. Il appartient toutefois au moi conscient de traduire le rêve dans son propre langage rationnel de manière à en intégrer tout ce qu'il est utile d'en vivre.

L'interprétation construit des ponts entre le conscient et l'inconscient, elle leur permet ainsi de communiquer.

Le dialogue, au début, peut n'être qu'un dialogue de sourds, mais il est fréquent de constater que progressivement ce dialogue s'autorégule et qu'une interprétation erronée crée une situation nouvelle qui suscite une réponse adaptée de l'inconscient. Cette restauration du dialogue entre le conscient et l'inconscient exerce un effet vivifiant qui favorise la santé psychique et l'intelligence psychique.

Les rêves sont des médiateurs qui permettent la confrontation entre le vécu psychique et la vie concrète et ainsi, petit à petit, l'affinement de la conscience de soi.

Accueillons ces produits de la nuit au niveau conscient, témoignons-leur de la considération en les notant, revivons-les consciemment sans chercher absolument à les interpréter, sans nécessairement les traduire dans un langage intellectuel. Entraînons notre conscient à parler le langage des rêves en direct, entraînons-nous à penser directement dans cette langue, de manière à profiter sans trop tarder de ces messages venus du fond et à les traduire rapidement en actes dans la vie quotidienne. Fixons le volatil !





Citation du mois



On est ramené à la question du sens [de la vie] et on découvre que c'est au fond - si on la prend dans ce qu'on en vit - une question qui opère. Ce n'est pas une question qui demande une réponse, parce que la réponse serait illusoire. Il faut avoir le courage de la regarder. C'est une question qui opère, c'est une question qui fait travailler, c'est une question qui sert de levain. C'est une interrogation qui nous travaille.[...] L'interrogation que nous avons sur le sens de la vie, si on accepte qu'elle nous travaille, conduit à trouver une réponse non pas sur le chemin d'un intellect, non pas sur le chemin d'une doctrine, mais sur celui d'une expérience du sens, c'est-à-dire une expérience du centre qui est aussi cette expérience du sens.

La réponse est là. Elle n'est pas du tout au niveau où se pose la question. Elle est dans cet endroit où je peux me vivre centré. A partir de là se vit un certain chemin. C'est-à-dire que je commence à percevoir ce qui va me permettre de rester centré ou non, ce qui est un cheminement existentiel. Qu'est-ce qui va me permettre de garder le sens, le centre ? Qu'est-ce qui va au contraire m'en faire dériver ?Ceci conduit à un autre type d'expérience qui est que d'être centré c'est aussi relier ensemble les différentes dimensions de notre être, les différentes dimensions de l'existence, relier ensemble tout ce qui va dans les différentes zones de l'expérience. Être entier. Se vivre entier. Ainsi, ce que nous percevons dans la question du sens, c'est qu'effectivement l'être humain peut se laisser travailler par la question et que ça le conduit dans cette expérience d'être centré, dans ce centre qui se développe au long de l'existence dans différentes dimensions sous lesquelles petit à petit se vit un certain " être entier ", " être singulier ". Là, il y a déjà, pour ma part, quelque chose qui est moins dans l'inconnu, qui est moins dans le flottant, quelque chose qui commence effectivement à donner une certaine compréhension ou une certaine orientation, indépendamment des a priori, en se dégageant des a priori.

Élie HUMBERT, Les repères symboliques dans la quête du sens in La dimension d'aimer (cahiers jungiens de psychanalyse).




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