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35 - Une autre lecture, celle d'un psychothérapeute

Orphée : Pillards

Voici plusieurs jours que ton rêve m'accompagne. Pour moi, c'est avant tout un rêve d'affrontement entre deux mondes.

D'un côté, les citadins, le juge (Surmoi) qui fait avouer, le père qui punit (mais n'atteint pas), les hommes qui brûlent, détruisent, pillent, les femmes rouges (vie + danger).

De l'autre côté, des femmes (mais pas seulement), une belle nature, une vie en harmonie avec cette nature, des réserves d'eau.

Je pose l'hypothèse que dans ton rêve le Surmoi paternel et/ou masculin cherche à détruire la part féminine et naturelle. Dans cette optique, la mutilation du pied est une castration (dans ton autre rêve aussi, c'est un homme qui est mutilé...). L'homme-surmoi dit : Laisse-toi nier, sinon je me castre, ce que tu ne peux pas accepter. Bref, pour que l'homme (père ? amant ?) puisse exister comme homme, il faut que tu te laisses détruire par lui. Sinon, c'est lui qui est détruit dans son sexe. Toi seule peut dire si c'est bien ce que tu vis...

Je poursuis mon hypothèse. Le rêve, après t'avoir montré ton comportement présent ou passé, continue en te montrant ce qui pourrait être. Tu as fortifié ton domaine. Cela n'empêche pas l'irruption des pillards masculins, mais tu peux mettre hors d'état de nuire ton garçon turbulent intérieur (rassure-toi, nous en avons tous un...). C'est en te reliant à lui (!) par un fil rouge que tu le désarmes et que tu restes le maître - mais non sans culpabilité par rapport à son double positif ( Or Et Lien ). La scène où tes guides intérieurs (couple parental) le tirent de l'eau ressemble fort à une naissance !

Les progrès par rapport à la première partie sont importants : tu affrontes ta part négative, tu lui permets de revivre sous une autre forme. Tu es encore mal protégée par tes remparts, mais tu peux attaquer à ton tour l'ennemi quand celui-ci ne t'attaque plus.

Je crois sentir dans la fin de ton récit une sollicitude toute maternelle à son égard (le pauvre, il a si froid !). D'adversaire, il est devenu victime et semble te donner ainsi une place de femme maternelle. Sous toute réserve.

Une constante : l'idée que seule l'attaque est possible, la défense, elle, est forcément impossible (pas le droit, dit la règle, le surmoi).

Voilà. Je sais bien que je ne rends pas compte de tout ton rêve, d'une richesse incroyable comme les autres. Tu pourras même trouver dans ton récit des détails qui démentent certaines de mes interprétations. J'essaie en tout cas d'être aussi honnête que possible avec ton récit, de répondre à partir de mon ressenti, et de ne pas ajouter de projections personnelles.

Je suis curieux de savoir si ma réponse t'aidera...

Auqmn : Pillards = Surmoi ???

Hello Alain-Orphée

Merci d'avoir réfléchi à mon rêve et de me faire part de ta lecture.

Je n'adhère pas complètement à ton hypothèse de départ :

>Je pose l'hypothèse que dans ton rêve le Surmoi paternel et/ou masculin cherche à détruire la part féminine et naturelle.

Assurément j'ai quelques problèmes avec la féminité. J'ai dès mon enfance voulu adopter des comportements masculins et méprisé les attitudes et qualités typiquement féminines.

Mais je n'ai pas l'impression que c'est le fait du Surmoi, et je ne sais ce qui est à l'origine de ce refus (pas mon environnement familial en tout cas).

Pour ce qui est du conflit masculin/féminin, je suis consciemment 'dans le camp masculin'. Me reconnaître comme femme me demande un effort de volonté. Je ne suis pas sûre de m'identifier en rêve avec mon côté féminin, surtout si je suis un homme à ce moment-là.

Je suis en désaccord pour ce qui suit :

>Pour moi, c'est avant tout un rêve d'affrontement entre deux mondes.

>D'un côté, les citadins, le juge (Surmoi) qui fait avouer, le père qui punit (mais n'atteint pas), les hommes qui brûlent, détruisent, pillent, les femmes rouges (vie + danger).

>De l'autre côté, des femmes (mais pas seulement), une belle nature, une vie en harmonie avec cette nature, des réserves d'eau.

Comment expliquer que dans le monde féminin je sois un homme ?

Je précise que le juge n'a rien à voir avec les pillards (c'est un homme mesuré et juste), de même que mon 'père' qui est profondément ancré dans le monde de la forêt. Ce sont des figures d'autorité qui font partie de mon monde initial, clos et stable.

Par ailleurs, la présence de réserves d'eau met justement en évidence un manque d'eau. Donc l'association vie en harmonie avec la nature/eau me semble erronée.

Il y a un affrontement entre deux mondes, c'est certain, mais pour moi il se résume à équilibre/déséquilibre, construire/détruire, mesure/excès ou encore ordre/chaos, loi/anarchie, devoir/plaisir.

Dans les deux camps il y a des femmes - les unes s'amusent (en rouge), les autres s'occupent des enfants (en gris) - et des hommes - les uns construisent, exploitent la forêt, élèvent du bétail, les autres pillent et saccagent. Je ne pense pas qu'on puisse ramener cela à masculin/féminin. Les femmes en rouges sont coquettes, superficielles et oiseuses. Les femmes en gris mènent une vie sérieuse, orientée vers le travail, comme les hommes de la communauté. C'est dans ce monde qu'il y a des règles et des lois, pas dans celui des pillards, qui font ce dont ils ont envie au mépris de tout le reste. A mon avis, ils ne peuvent pas représenter le Surmoi.

>Bref, pour que l'homme (père ? amant ?) puisse exister comme homme, il faut que tu te laisses détruire par lui. Sinon, c'est lui qui est détruit dans son sexe. Toi seule peux dire si c'est bien ce que tu vis...

Je ne crois pas du tout que cela soit le cas.

>Je crois sentir dans la fin de ton récit une sollicitude toute maternelle à son égard (le pauvre, il a si froid !). D'adversaire, il est devenu victime et semble te donner ainsi une place de femme maternelle. Sous toute réserve.

Aucune sollicitude maternelle. Je songe qu'il a froid et je suis contente de ne pas être à sa place. Je n'ai pas l'intention de l'aider ou de lui permettre de se réchauffer.

>Je suis curieux de savoir si ma réponse t'aidera...

Elle m'a au moins donné l'occasion de réfléchir à une nouvelle piste.

Orphée : Pillards = Surmoi ???

Merci de ta réponse, qui apporte quelques compléments importants à ton récit.

>Assurément j'ai quelques problèmes avec la féminité. J'ai dès mon enfance voulu adopter des comportements masculins et méprisé les attitudes et qualités typiquement féminines.

Je remarque que dans ton rêve, les groupes de femmes se tiennent à l'écart... Ce sont les hommes qui agissent.

>Mais je n'ai pas l'impression que c'est le fait du Surmoi, et je ne sais ce qui est à l'origine de ce refus (pas mon environnement familial en tout cas).

>Pour ce qui est du conflit masculin/féminin, je suis consciemment 'dans le camp masculin'. Me reconnaître comme femme me demande un effort de volonté. Je ne suis pas sûre de m'identifier en rêve avec mon côté féminin, surtout si je suis un homme à ce moment-là.

Est-ce que ce n'est pas ça, le chaos qui te menace ? Le destructeur envahit tout et vide tes ressources . Même si tu veux te défendre, tu ne peux pas, car tu as besoin de ce destructeur, tu as besoin de sa virilité en même temps que tu la refuses. Qu'en penses-tu ?

Le destructeur est un personnage courant dans les rêves. Nous en portons tous un en nous. C'est peut-être ce que nous avons de plus fondamental en nous...

>Comment expliquer que dans le monde féminin je sois un homme ?

Tu as toi-même répondu...

>Je précise que juge n'a rien à voir avec les pillards (c'est un homme mesuré et juste), de même que mon 'père' qui est profondément ancré dans le monde de la forêt. Ce sont des figures d'autorités qui font partie de mon monde initial, clos et stable.

Dont acte. Mais ce sont quand même, je crois, des figures du surmoi (dans ce qu'il a de positif, donc). Le meurtre pour lequel tu es jugé, ne serait-ce pas celui de ta féminité ? Ce qui expliquerait qu'aucune charge ne soit retenue contre toi.

>Il y a un affrontement entre deux mondes, c'est certain, mais pour moi il se résume à équilibre/déséquilibre, construire/détruire, mesure/excès ou encore ordre/chaos, loi/anarchie, devoir/plaisir.

Demande-toi quelles sont les valeurs que tu ranges dans le masculin et dans le féminin, et comment elles s'articulent avec ces oppositions que tu cites. Qu'est-ce que tu refuses ou méprises dans le féminin ?

>Dans les deux camps il y a des femmes - les unes s'amusent (en rouge), les autres s'occupent des enfants (en gris) - et des hommes - les uns construisent, exploitent la forêt, élèvent du bétail, les autres pillent et saccagent. Je ne pense pas qu'on puisse ramener cela à masculin/féminin. Les femmes en rouges sont coquettes, superficielles et oiseuses. Les femmes en gris mènent une vie sérieuse, orientée vers le travail, comme les hommes de la communauté. C'est dans ce monde qu'il y a des règles et des lois, pas dans celui des pillards, qui font ce dont ils ont envie au mépris de tout le reste. A mon avis, ils ne peuvent pas représenter le Surmoi.

Je n'ai pas dit que les pillards représentaient le surmoi !

Pour rester dans les catégories freudiennes, ce serait plutôt l'opposition principe de plaisir / principe de réalité ? Ce sont les enfants qui sont tout entiers dans le principe de plaisir, et l'enfant turbulent en est un parfait exemple. Tu as un compte à régler avec lui. Au moins, tu arrives à le rencontrer, ce qui est excellent. Tu sembles l'aider à se transformer (à mourir pour renaître). Renies-tu les aspects jouisseurs de ta propre enfance ?

>>Bref, pour que l'homme (père ? amant ?) puisse exister comme homme, il faut que tu te laisses détruire par lui. Sinon, c'est lui qui est détruit dans son sexe. Toi seule peux dire si c'est bien ce que tu vis...

>Je ne crois pas du tout que cela soit le cas.

Dommage, je croyais tenir quelque chose... Pourtant, il y a bien une castration - mais elle est incomplète, comme dans le rêve de la main mutilée.

Je te propose l'interprétation suivante. En guerre contre ton féminin (tu parles d'effort de volonté), tu vis tes aspects masculins comme chaotiques voire destructeurs. Tu ne peux te défendre en face d'eux, mais tu as besoin malgré tout d'exister et de survivre. Mais ce serait alors laisser le masculin s'émasculer, ce qui est encore plus inacceptable... Le rêve te placerait dans cette alternative sans issue. J'ai bon ?

Ce n'est pas facile d'interpréter un rêve en l'absence physique du rêveur. Il y faut beaucoup d'allers et retours, de questions et de réponses. Je ne prétends pas répondre à tout ni proposer de version compatible avec tous les détails de tes rêves. Si j'arrive à te donner une piste intéressante, c'est déjà beaucoup ! En tous cas, sache que ton rêve, que j'ai imprimé et que je consulte souvent, continue à m'habiter...

Alain

Auqmn : Intéressant...

Bonjour Alain

>Demande-toi quelles sont les valeurs que tu ranges dans le masculin et dans le féminin, et comment elles s'articulent avec ces oppositions que tu cites. Qu'est-ce que tu refuses ou méprises dans le féminin ?

Ce que je refuse dans le féminin, ce sont toutes les attitudes caricaturales qui sont attendues d'une femme : faiblesse, fragilité, irrationalité, légèreté, compassion, dévouement aux enfants, soumission à une autorité, conservation de l'ordre établi, passivité.

Et c'est rai que cela concorde assez bien avec la petite communauté attaquée par les pillards.

>Pour rester dans les catégories freudiennes, ce serait plutôt l'opposition principe de plaisir / principe de réalité ? Ce sont les enfants qui sont tout entiers dans le principe de plaisir, et l'enfant turbulent en est un parfait exemple. Tu as un compte à régler avec lui. Au moins, tu arrives à le rencontrer, ce qui est excellent. Tu sembles l'aider à se transformer (à mourir pour renaître). Renies-tu les aspects jouisseurs de ta propre enfance ?

Je considère que j'ai eu une enfance très heureuse, mais je n'ai aucun souvenir de m'être jamais comportée en enfant turbulente. Je me suis très jeune imposée une stricte discipline et me suis efforcée d'être extrêmement raisonnable. Je me suis toujours interdit d'adopter une attitude semblable à celle du garnement de mon rêve, et je méprisais souverainement les enfants qui se laissaient aller à de tels excès (sans doute parce qu'au fond je les enviais). Encore aujourd'hui un enfant qui se comporte de cette façon (plaisir avant tout, en se moquant de la raison et des règles) m'insupporte au plus point et je le regarde avec haine.

>Je te propose l'interprétation suivante. En guerre contre ton féminin (tu parles d'effort de volonté), tu vis tes aspects masculins comme chaotiques voire destructeurs. Tu ne peux te défendre en face d'eux, mais tu as besoin malgré tout d'exister et de survivre. Mais ce serait alors laisser le masculin s'émasculer, ce qui est encore plus inacceptable... Le rêve te placerait dans cette alternative sans issue. J'ai bon ?

Consciemment c'est mon côté féminin que je vis comme une menace. Mais inconsciemment il est fort possible que ce soient mes aspects masculins qui apparaissent comme destructeurs. Et accepter la castration de mon côté masculin, c'est effectivement hors de question, car c'est lui qui me protège, en quelque sorte.

Merci pour tes remarques.

Orphée : Intéressant...

Bonjour Auqmn

>>Renies-tu les aspects jouisseurs de ta propre enfance ?

>Je considère que j'ai eu une enfance très heureuse, mais je n'ai aucun souvenir de m'être jamais comportée en enfant turbulente. Je me suis très jeune imposée une stricte discipline et me suis efforcée d'être extrêmement raisonnable. Je me suis toujours interdit d'adopter une attitude semblable à celle du garnement de mon rêve, et je méprisais souverainement les enfants qui se laissaient aller à de tels excès (sans doute parce qu'au fond je les enviais). Encore aujourd'hui un enfant qui se comporte de cette façon (plaisir avant tout, en se moquant de la raison et des règles) m'insupporte au plus point et je le regarde avec haine.

Pourquoi cette interdiction des plaisirs de l'enfance ? Voulais-tu plaire à tes parents ? à l'un des deux ? Demande-toi quel profit tu trouvais dans cette attitude non-naturelle.

Tu as tué ton enfant turbulent et tu as voulu le cacher (Aurélien, enfant-adulte, courageux et responsable, ne doit pas le voir). Tu as refroidi cet enfant trop chaud. Mais ce n'est qu'une illusion, un rôle de théâtre. Je pense que tu le reverras dans tes rêves : guette-le !

>Consciemment c'est mon côté féminin que je vis comme une menace. Mais inconsciemment il est fort possible que ce soient mes aspects masculins qui apparaissent comme destructeurs.

Je voulais dire que c'est le chaos qui est destructeur pour toi. Et ce chaos, c'est l'irruption du masculin dans ton corps de femme.

>Et accepter la castration de mon côté masculin, c'est effectivement hors de question, car c'est lui qui me protège, en quelque sorte.

Ah ? Intéressant ! De quoi te protège-t-il donc ? Que se passerait-il s'il était castré ?

C'est un plaisir de te lire. A + !

Alain (je suis psychothérapeute)

Auqmn : Réponses

Salut Alain

Une bonne partie des réponses aux questions que tu me poses se trouve à la suite de ma première intervention sur ce Forum ('Alter ego imaginaires') et en particulier dans le message 'Pourquoi j'eu peur que mes parents m'abandonnent', daté du 20 septembre.

Pourquoi indiques-tu que tu es psychothérapeute ?

Pour que je te fasse confiance ?

Pour prouver que tu es compétent ?

Pour expliquer ton intérêt ?

Ciao.

Auqmn

Orphée : Thérapeute

Bonjour Auqmn

>Pourquoi indiques-tu que tu es psychothérapeute ?

>Pour que je te fasse confiance ?

>Pour prouver que tu es compétent ?

>Pour expliquer ton intérêt ?

Parce que nous sortons du cadre du rêve et de ses interprétations, que j'en suis conscient et que tu peux choisir de ne pas aller plus loin. Mais personnellement, je serais heureux de t'accompagner, dans la limite de mes compétences.

Je vais voir le message dont tu parles.

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Commentaire de Ayla : recherche de sens (posté le 28/07/2007 à 21h54).

après avoir lu avec intéret ce qui avait déjà été écrit, je me demande si quelqu'un a une idée à propos du sens à donner à un des rêves que j'ai fais récemment.

Malheureusement je ne me souviens que de quelques bribes de ce rêve notamment la fin, où tout mon buste est tatoué de signes,la peau du buste s'attache dans le dos à la manière d'un corset trèserré.Puis une voix de femme susurre un genre de prophétie à mon oreille mais je ne me souviens que de la fin, qui dit "on ne se souvient et on n'aime que les femmes rouges". Je ne sais pas trop comment interpréter ça.

Commentaire de Sukey : btCnpBKLJT (posté le 25/05/2016 à 04h32).

Ecioemons are in dire straits, but I can count on this!

Commentaire de Barbie : bPkWPOOvSb (posté le 25/05/2016 à 15h04).

I could read a book about this without finding such real-world apchpaores!

Commentaire de Sandra : sYLJxyvFOGPMzocKh (posté le 25/05/2016 à 22h14).

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Commentaire de Ducky : WqBlmtIMicGqGPx (posté le 27/05/2016 à 05h10).

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Commentaire de Kairi : mGlnSLryITubDhOv (posté le 27/05/2016 à 11h52).

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